Le département d'études slaves est lauréat d'un projet ANR intitulé "ArtAtWar" !

La guerre en cours en Ukraine a profondément changé le visage de la littérature russe, comme le regard que nous portons sur elle. Tandis que s’organisent des campagnes de boycott de l’art russe, de nouvelles pratiques littéraires permettant aux artistes d’exprimer leur désaccord et de manifester une résistance contre la guerre d’agression émergent sur le territoire russe et chez les récents émigrés. D’un autre côté, la guerre a fait naître de nouvelles perspectives sur le canon littéraire russe, changeant notre manière d’appréhender ce qui était considéré comme « russe » ou comme « ukrainien », dans une perspective décoloniale jusqu’alors très peu présente dans les études slaves.
Pourtant, ces transformations n’ont pas encore eu d’impact notable dans le champ français des études slaves : elles n’ont pas modifié structurellement notre façon d’étudier la littérature russe, notre rapport à des auteurs ou des objets contestés, ni nos pratiques pédagogiques sur ces problèmes que l’actualité rend particulièrement complexes.
À la lumière des transformations provoquées par la guerre tragique en Ukraine, le projet « ArtAtWar » se veut un incubateur de perspectives innovantes sur l’histoire littéraire russe, à travers l’analyse conjointe (a) de nouvelles pratiques d’écriture dans la Russie contemporaine et (b) des redéfinitions en cours du canon littéraire russe, de ses frontières et de son contenu. Au cœur du projet se trouve un tournant méthodologique majeur, grâce à l’implémentation d’une approche transnationale où la littérature russe n’est pas étudiée comme un objet clos sur lui-même, mais dans un contexte global et en relation avec d’autres littératures.
Pour produire la plus-value scientifique recherchée, ce projet coordonné par une spécialiste émergente rassemble une équipe de jeunes chercheurs en littérature russe, ukrainienne ou comparée (parfois issus du programme PAUSE-Solidarité Ukraine) et développe des outils créatifs issus des humanités numériques."