Rencontre à Bonn dans le cadre du Triangle de Weimar (30 mai-3 juin 2024)

Le jeudi 30 mai, notre délégation constituée de 5 étudiants de la Faculté des langues de Strasbourg (deux étudiants en master LLCER, David Voegtling et Charlotte Lieb, et trois étudiants en LIG, Isaure Begon, Yann Burger et Emma Dujardin) et d’un accompagnateur, Monsieur Peter Andersen, s’est rendue à Bonn pour participer à une rencontre trinationale dans le cadre du triangle de Weimar. Une fois sur place, nous avons rencontré les trois autres délégations des universités de Poitiers, Bonn et Varsovie participant au projet. À l’aube des élections européennes, le but de cette rencontre était d’échanger autour de l’Europe tout en élaborant des propositions pour son avenir. Si la soirée du jeudi était exclusivement consacrée à ce que nous fassions connaissance, l’échange sur l’Europe a commencé le lendemain.

Notre journée du vendredi a commencé par la visite d’une exposition temporaire Demokratie neu gestalten (réorganiser la démocratie) à la Bundeskunsthalle de Bonn. Il s’agissait d’une visite guidée qui interrogeait les différentes conceptions de la démocratie, que ce soit dans un cadre formel tel que l’Europe par exemple, ou dans un cadre informel, montrant ainsi les démocraties alternatives qui existent, ont existé ou alors des utopies montées de toutes pièces par les artistes. Cette exposition soulevait plusieurs questions, à savoir comment définir notre démocratie ? Face aux nombreuses crises auxquelles est confrontée l’Europe, la démocratie est-elle capable d’inclusion ? La visite se termine dans une salle où sont exposés différents objets liés à l’activité sportive : le guide nous rappelle que la démocratie est comparable à un corps qu’il faut entretenir, de plus, tout comme dans le sport, la démocratie est le résultat d’un travail collectif qui évolue selon l’impulsion donnée. Nous avons ensuite enchaîné avec une visite de la zone politique de Bonn (la Heussallee), dans laquelle étaient implantées de nombreuses institutions de la République Fédérale d’Allemagne, aujourd’hui remplacées par diverses institutions diplomatiques. Cette visite nous a été donnée par Monsieur Florian Radvan, professeur à l’université de Bonn.

Dans l’après-midi, nous avons commencé notre première séance de workshop autour du théâtre dirigée par Christina et Johanna, nos deux professeures. Lors de cette première séance, il s’agissait dans un premier temps d’apprendre à se connaître et de renforcer la cohésion de groupe, instaurant ainsi un cadre bienveillant et chaleureux dans lequel chacun pouvait s’exprimer librement. S’ensuivirent différentes activités abordant la question de la responsabilité de chacun face aux catastrophes climatiques ainsi que les problèmes quotidiens auxquels notre génération est confrontée. Ces différentes questions sont approfondies par des travaux de mise en scène où l’expression et l’oralité étaient au premier plan. Enfin, nous avons terminé la soirée au Theater Bonn pour voir la pièce Die Kinder de Lucy Kirkwood, mise en scène par Jan Neumann. La pièce abordait les mêmes thématiques que celles vues lors de notre workshop de l’après-midi. 

La journée du samedi était consacrée uniquement au workshop théâtre. La matinée a commencé autour d’une discussion sur la pièce de la veille, dans laquelle nous partagions nos impressions et notre ressenti par rapport aux thèmes exposés. Cette séance était essentiellement axée sur le travail avec la position et le corps dans l’espace théâtral. Ainsi devions-nous réfléchir aux thématiques exploitées par la pièce, les mettre en regard avec nos expériences personnelles et les mettre en scène en posant, tel un tableau, voire une sculpture vivante. Il s’agissait souvent de situations de conflits face auxquelles il fallait trouver une échappatoire, une solution par des changements de posture, d’attitude, à l’image des conflits qui règnent dans notre société et que nous nous devons de résoudre. C’est avec de nouvelles approches et un groupe trinational soudé que nous sommes sortis de ce workshop, le théâtre nous a ouvert les yeux sur les différents problèmes dans la société, la manière dont chaque individu les ressent ainsi que sur la façon dont on peut agir individuellement ou collectivement face aux problèmes.

Afin de clôturer cette journée et pour commencer la soirée, nous nous sommes tous réunis dans la brasserie Bönnsch, une brasserie locale, pour célébrer l’amitié entre Français, Allemands et Polonais et savourer un bon repas ensemble. 

La journée du dimanche a commencé au musée Haus der Geschichte (maison de l’histoire) dédié à l’histoire allemande. Nous avons commencé par un workshop sur le thème du climat, mené par un historien. Par groupes multinationaux, nous avons étudié différents objets liés à l’histoire écologique de l’Allemagne, avant de nous pencher sur des aspects spécifiques de cette histoire à travers une enquête dans le musée, nous permettant ainsi d’en effectuer une visite. Au cours de différentes discussions, nous avons déterminé les différents progrès qui ont été faits au cours des années et qui restent encore à faire en France, en Allemagne et en Pologne, ce qui nous a permis de mettre en lumière les différences culturelles quant à notre conception de l’écologie.

Après une pause pour déjeuner, nous avons eu l’occasion de rencontrer le député européen Axel Voss, membre du CDU. Nous avions préparé des questions sur de nombreuses thématiques afin d’échanger avec lui sur le climat, de l’Europe et du fonctionnement de celle-ci. Cette occasion était particulièrement intéressante à la veille des élections européennes, et nous a permis à tous de gagner en connaissances et de forger un peu plus nos avis. Nous avons conclu la journée par un repas commun dans une des plus célèbres pizzerias de Bonn.

Le dernier jour, nous avons visité les jardins botaniques de l’université de Bonn en présence d’un guide. Nous avons ainsi pu en apprendre plus sur l’entretien d’un écosystème pour la préservation de certaines plantes et espèces animales. Le clou de la visite était la serre dans laquelle nous avons pu observer plusieurs plantes exotiques dont la plus célèbre était : l’Arum titan. Nous nous sommes ensuite tous réunis pour clore le séjour avec une photo de groupe devant l’entrée des jardins.

Ainsi, ce séjour nous a permis de porter notre regard sur l’Europe et les enjeux écologiques auxquels elle est confrontée. Il nous a aussi permis de mesurer l’impact que peuvent avoir nos choix, l’importance de l’engagement politique et du travail collectif. Au-delà de cet aspect, ce séjour nous a permis d’interagir en allemand, langue étudiée par la plupart d’entre nous, et de nouer de belles amitiés. 

 

Article rédigé par Emma Dujardin, David Voegtling et Charlotte Lieb