Boris Oguibénine (Борис Леонидович Огибенин) était né à Novossibirsk (Новосибирск), en Sibérie occidentale, le 6 novembre 1940. Son intérêt pour les langues, notamment romanes, mais aussi et surtout le sanskrit, l’orienta vers des études de linguistique et de philologie indiennes. À partir de 1962, il entreprit ses recherches au sein de l’Institut d’études orientales de l’Académie des Sciences de Russie et soutint, en 1966, une thèse sur la Structure des textes mythologiques du Ṛgveda : cosmogonie védique (publiée à Moscou en 1968 : Структура мифологических текстов "Ригведы": ведийская космогония, puis en français à Paris en 1973 sous le titre : Structure d’un mythe. Le mythe cosmogonique dans le Ṛgveda). Chargé de cours aux Instituts de Linguistique comparée et indo-européenne ainsi que de Tibétologie et d’Études bouddhiques à l’Université de Vienne, de 1974 à 1975, il fut, à partir de 1975, chargé de cours sur les religions de l’Inde à l’École pratique des Hautes Études (section Sciences religieuses) de Paris, et membre de la Société asiatique de Paris, puis, à partir de 1977, attaché de recherche au CNRS. En 1985, il soutint sa thèse d’État intitulée Recherches sur le sacrifice de la parole dans le Ṛgveda (publiée à Paris en 1988 sous le titre : La déesse Uṣas. Recherches sur le sacrifice de la parole dans le Ṛgveda) et devint Directeur de recherche au CNRS. En 1989, il fut nommé titulaire de la Chaire de sanskrit et Directeur de l’Institut de Sanskrit et d’Études sud-asiatiques de la Faculté des Lettres de l’Université March Bloch de Strasbourg, jusqu’à sa retraite en 2009. Durant ses années de professorat à l’Université de Strasbourg, il fut un membre actif du Groupe d’Études Orientales, Slaves et Néo-helléniques (UR 1340) et fut également, en 2006, membre fondateur de l’International Association for Comparative Mythology (Harvard University).
Ses travaux de recherche, plus d’une centaine d’ouvrages et d’articles, recouvrent aujourd’hui un large domaine linguistique et philologique, tant dans le champ des études indo-européennes et védiques (Structure d’un mythe. Le mythe cosmogonique dans le Ṛgveda, 1973 ; La déesse Uṣas. Recherches sur le sacrifice de la parole dans le Ṛgveda, 1988 ;Essays in Vedic and Indo-European Culture, 1998) que dans celui du sanskrit bouddhique hybride (Initiation pratique à l’étude du sanskrit bouddhique, 1996 ; A descriptive grammar of Buddhist Sanskrit: the language of the textual tradition of the Mahāsāṃghika-Lokottaravādins, 2016 ; A new Buddhist Hybrid Sanskrit reader [Harvard Oriental Series – Opera Minora 15], 2023). Le monde savant lui doit également un grand nombre de contributions dans le domaine des langues slaves, dont notamment son admirable travail de révision L’héritage du lexique indo-européen dans le vocabulaire russe. Première série (a-я́щерица) : compléments au dictionnaire étymologique de la langue russe de Max Vasmer, publié en 2016, puis la Deuxième série (áлкать-я́тровь) éditée en 2023.