Bibliothèque Nationale et Universitaire, du 10 septembre au 8 octobre 2022.
Horaires :
Du lundi au samedi 14:00>19:00
Fermée les jours fériés.
(gratuit, entrée libre. Ticket à récupérer à l'accueil de la Bnu)
Présentation :
L’université Gakushûin, à Tôkyô, forme depuis le milieu du 19e siècle les membres de la famille et de l’aristocratie impériale. Le musée qu’elle abrite a ainsi recueilli, au fil des décennies, une collection très importante d’objets qui racontent la vie à la cour impériale et le parcours des grands dignitaires.
Au début de la nouvelle ère impériale, en avril 2019 (ère Reiwa), l’Université Gakushûin a proposé à l’Université de Strasbourg, avec laquelle elle a noué un partenariat voici plusieurs années, d’exposer pour la première fois hors du Japon des pièces qui illustrent les cérémonies qui jalonnent l’intronisation et le début de règne de l’empereur. La Bibliothèque nationale et universitaire a rejoint dès l’origine ce projet en mettant à disposition la salle n°3 de ses réserves visitables ainsi que ses équipes de production. Initialement prévue fin 2020 mais repoussée pour cause de COVID à plusieurs reprises, l’exposition Cérémonies du Japon, trésors de l’université Gakushûin voit enfin le jour en cette rentrée 2022.
L’exposition présente des pièces issues de trois collections principales : la collection de la famille Saionji, famille de l’aristocratie impériale (kuge) dont le membre le plus éminent du 20e siècle, Saionji Kinmochi (1849-1940) est connu pour sa francophilie et ses relations avec plusieurs auteurs et artistes français comme Paul Claudel, Judith Gauthier, Edmond de Goncourt, etc ; la collection de la famille Hamajima, qui occupa à la cour pendant plusieurs siècles des fonctions liées à l’organisation des banquets impériaux ; enfin une collection constituée par le musée autour des cérémonies du sanctuaire d’Ise.
Plusieurs cérémonies sont ainsi évoquées dans cette exposition : cérémonie du transfert périodique de la déesse au sanctuaire d’Ise, cérémonie de présentation à l’empereur des chevaux blancs, cérémonie de la gustation des prémisses, cérémonie de la rougeur de l’ivresse, etc. Toutes cérémonies qui puisent leur origine dans le shintô, dans l’organisation du pouvoir impérial et dans un millénaire de vie de cour et de traditions qui codifient chaque geste, chaque objet et chaque instant. Autre cérémonie centrale dans cette exposition, présentée à l’aide de deux rouleaux peints aux dimensions impressionnantes (près de 9 m de long) datant de l’époque Edo (1603-1868) : la procession en char ou voiture à bœufs, tradition que tout membre de la famille impériale – empereur excepté – et de l’aristocratie de cour respectait avec un grand souci de l’apparat, le véhicule étant destiné à illustrer le rang social de son propriétaire.
L’exposition propose par ailleurs de lever un peu le voile sur la vie de Saionji Kinmochi, personnage dont la discrétion dans l’histoire du Japon est relativement paradoxale. Héritier et chef d’une des grandes familles de la noblesse impériale, jeune capitaine ayant pris part aux bouleversements politiques qui inaugurèrent l’ère Meiji, devenu étudiant en France pendant 10 ans, puis membre de la commission chargée de rédiger la constitution impériale, plusieurs fois ministre et deux fois Premier ministre, représentant du Japon à la Conférence de la Paix en 1919 à Versailles et à la Conférence de Washington en 1921-1922, la vie de Saionji Kinmochi aurait toute la matière pour nourrir études et biographies : elles sont néanmoins rares, car cette figure, dernier genrô (conseiller privé de l’empereur) vivant de l’entre-deux-guerres, joua surtout sa partition dans l’ombre, aux côtés de trois empereurs.
Prêtées à titre exceptionnel pour un mois, les pièces de cette exposition font entrer plus avant dans la réalité de la vie de la cour impériale et les événements qui la rythment.
Direction du projet
Arakawa Ichirô, président de l'université Gakushûin
Alain Colas, directeur de la Bibliothèque nationale et universitaire
Commissariat d'exposition
Maruyama Miki (Université Gakushūin, Tōkyō)
Sandra Schaal (Université de Strasbourg, directrice du groupe d'études orientales, slaves et néo-helléniques)
Tomita Yuri (Université Gakushūin, Tōkyō)
Coordination
Emmanuel Marine (Bibliothèque nationale et universitaire)
Avec le concours et le soutien du Consulat général du Japon à Strasbourg et du service des bibliothèques de l'Université de Strasbourg.